Forum Assurances 2025: la sécurité, un lien qui nous relie tous

En ouverture, Michèle Rodoni, CEO de la Mobilière et membre du Comité directeur de l’ASA, a rappelé avec force la mission du secteur: être présent lorsque la vie déraille. Revenant sur l’éboulement de Blatten survenu en mai dernier, elle a souligné que les assureurs ont apporté une aide rapide et pragmatique aux personnes touchées. «Nous sommes là pour ça: pour aider les gens et les entreprises dans la détresse. C’est la promesse et la raison d’être des assurances». 

La dirigeante a ensuite élargi le regard aux défis structurels auxquels la branche doit faire face : maintenir un cadre réglementaire adapté au modèle d’affaires des assureurs, garantir l’assurabilité de risques toujours plus complexes, et préserver l’équilibre du système suisse des trois piliers. «Nous continuerons à nous battre pour que la prévoyance suisse reste viable et pérenne, et que les trois piliers demeurent équilibrés», a-t-elle déclaré, rappelant que le secteur contribue aussi à la stabilité macroéconomique du pays par ses investissements, son rôle dans la prévoyance et sa capacité à former la relève. Pour elle, la sécurité «résulte de notre responsabilité, de notre vision et de notre capacité à agir». 

La conseillère d’État Isabelle Moret, cheffe du Département de l’économie, de l’innovation et de l’emploi du canton de Vaud, a insisté sur l’importance de conditions-cadres propices à l’innovation et à la prise de risque. Dans un contexte économique tendu, marqué par la cherté du franc, la pénurie de main-d’œuvre et la concurrence internationale dopée aux subventions, elle a plaidé pour une économie capable d’oser. «Nos entreprises sont sous pression : les règles du commerce mondial ont changé. Il faut revoir nos conditions-cadres pour permettre innovation et prise de risque», a-t-elle déclaré. Rappelant que la Suisse doit sa prospérité à sa créativité et à son savoir-faire, elle a conclu en citant Thomas d’Aquin : «Si le but d’un capitaine était seulement de préserver son navire, il ne le ferait jamais sortir du port. Grâce à vous, nos entreprises osent prendre le large, et la Suisse continue d’avancer.» 

Le thème de la sécurité humaine a trouvé un écho particulier avec Florence Anselmo, directrice de la Croix-Rouge vaudoise et ancienne déléguée du CICR. À travers son expérience dans les zones de guerre et aujourd’hui au service des plus vulnérables de sa région, elle a montré que la sécurité se construit dans la durée, à travers la confiance et la solidarité. 

«En apparence, nos métiers semblent très différents, mais en réalité, nous partageons la même finalité: permettre à chacun de se relever après un choc», a-t-elle expliqué. «Les assurances apportent une sécurité structurelle et financière, la Croix-Rouge, une sécurité humaine et sociale. Ensemble, nous faisons partie du même écosystème de protection et de résilience.» 

La parole a ensuite été donnée à la jeune génération. Le Forum fut l’occasion d’échanger avec deux jeunes diplômés CFC en assurances, Maeva Hutzli (Helvetia) et Anthony Pellé (AXA), sur leurs aspirations, leurs préoccupations et leur perception de la sécurité dans un monde en mutation. À travers leurs témoignages, le public a pu mesurer à quel point la notion de sécurité évolue: entre confiance dans la technologie, quête de sens et équilibre entre vie professionnelle et personnelle, ces jeunes représentants du secteur incarnent la relève d’une branche en pleine transformation. 

En conclusion, Urs Arbter, directeur de l’ASA, a salué la richesse des perspectives et l’importance du dialogue entre les différents acteurs de la société. Pour lui, la sécurité est une construction collective : elle repose autant sur la responsabilité économique des entreprises que sur la cohésion sociale et la confiance dans les institutions. Il a salué l’engagement essentiel des représentants du monde politique, économique et académique aux côtés des assureurs pour faire rayonner un secteur qui contribue à la stabilité et à la prospérité du pays de façon décisive, surtout en temps de crise.

Et avant de profiter de la partie conviviale de la soirée, les participants ont pu savourer un résumé décalé du Forum par Benjamin Décosterd, étoile montante de l'humour romand.  

Le Forum Assurances 2025 a réuni les acteurs de la politique, de l’économie et du monde associatif autour d’un même constat: la sécurité n’est pas seulement une promesse, mais un engagement collectif politique, social et économique qu’il faut protéger et renforcer au quotidien.