Of­frir de bonnes con­di­tions de pré­voyance, c’est fi­dé­li­ser ses em­ployés

Que doit savoir un employé au sujet de la prévoyance professionnelle ?

La prévoyance professionnelle (LPP) offre de nombreux avantages significatifs pour les employés. Tout d'abord, elle constitue une épargne individuelle obligatoire exonérée d'impôts. En effet, les cotisations à la LPP sont déduites du revenu imposable, procurant ainsi un avantage fiscal immédiat. Autre avantage important : au moins la moitié de cette épargne est financée par l'employeur, ce qui permet à l'employé de se constituer un capital pour la retraite sans avoir à assumer seul la totalité des cotisations.

« Tout d'abord, elle constitue une épargne individuelle obligatoire exonérée d'impôts. »

En matière de sécurité financière, la LPP offre aussi une protection en cas d'invalidité ou de décès. En cas d'invalidité, l'assuré reçoit une rente. En cas de décès, une rente est versée au conjoint survivant. Dans les deux cas, des rentes sont également versées aux enfants à charge de l'assuré.

Par ailleurs, les dispositions légales permettent aux employés, sous certaines conditions, de retirer une partie de leur capital pour l'acquisition d'un logement ou pour se lancer dans une activité indépendante. Cela offre une certaine flexibilité et une opportunité d'investissement dans des projets de vie importants. 

Enfin, les employés ont la possibilité de procéder à des rachats de prestations pour combler les éventuelles lacunes de prévoyance. Cela peut être particulièrement utile pour ceux dont les revenus augmentent ou qui commencent à cotiser plus tardivement. Les rachats sont non seulement exonérés d'impôt sur le revenu, mais ils permettent également des économies fiscales importantes. Votre institution de prévoyance vous renseignera sur votre capacité de rachat en fonction de votre situation personnelle.

Et pour l'employeur, quels sont les avantages ?

Pour les employeurs, la LPP offre plusieurs avantages stratégiques et financiers. L'un des principaux atouts est la capacité à attirer et à fidéliser les collaborateurs. Un bon plan de prévoyance professionnelle peut faire la différence lors du recrutement, en particulier pour l’acquisition de talents. Les employeurs peuvent utiliser la LPP comme un argument de vente pour se démarquer sur le marché du travail.

En offrant de bonnes conditions de prévoyance, les employeurs augmentent la satisfaction et la loyauté de leurs employés. Des collaborateurs qui se sentent valorisés et bien couverts sont généralement plus motivés et engagés dans leur travail, ce qui peut réduire le turnover et les coûts associés au recrutement et à la formation de nouveaux employés. Une entreprise qui prend soin de la prévoyance professionnelle de ses employés améliore son image et sa réputation. Cela se traduit par une meilleure attractivité sur le marché du travail et participe au renforcement de sa marque employeur.

Enfin, les avantages fiscaux sont importants pour l’employeur également. En effet, les cotisations versées par l'employeur diminuent le bénéfice imposable de l'entreprise. De plus, les employeurs peuvent créer une « réserve de cotisations » pour effectuer des versements supplémentaires durant les années prospères et l’utiliser pour couvrir les cotisations des années suivantes. Cette flexibilité financière représente donc un atout majeur d’optimisation fiscale.
 

« Une entreprise qui prend soin de la prévoyance professionnelle de ses employés améliore son image et sa réputation. »

Comment et pourquoi l'employeur doit-il informer ses employés sur la prévoyance professionnelle ?

L’employeur joue un rôle clé dans la diffusion des informations sur la LPP. Il veillera à ce que les plans proposés répondent aux attentes spécifiques de ses collaborateurs en matière de prévoyance. Cela peut inclure la mise en place de différents niveaux de couverture pour répondre aux besoins variés de son personnel, en tenant compte de l'âge, du niveau de revenu, de la situation familiale, etc. 

Pour cela, il est indispensable que le service des ressources humaines soit bien informé sur les différents aspects de la prévoyance professionnelle. Les RH devraient être en mesure de répondre aux questions des employés et de les aider à comprendre le certificat d'assurance qu'ils reçoivent une fois par an.

A ce propos, nous suggérons aux employeurs d’organiser des séances d'information régulières sur la LPP, animées par des experts internes ou par des représentants de la caisse de pension. HOTELA le propose d’ailleurs à ses affiliés. Si de telles initiatives sont particulièrement utiles pour les employés de plus de 40 ans, il est important d'encourager tous les employés - y compris les plus jeunes - à y participer. Il peut être bénéfique également d'inclure des détails concernant la LPP dans les documents de bienvenue ou dans le guide de l'employé, afin de sensibiliser les nouveaux collaborateurs dès leur engagement à l'importance de la prévoyance professionnelle.

En conclusion, il est essentiel d'assurer une communication efficace et transparente avec les employés concernant leur plan de prévoyance afin qu'ils comprennent les avantages offerts, les modalités de cotisation, les options de prestations et les implications pour leur avenir financier.

Quels sont les principaux éléments de la réforme sur laquelle nous voterons en septembre ?

La réforme du deuxième pilier sur laquelle nous allons voter vise principalement à améliorer les prestations pour les bas salaires et les temps partiels, ainsi qu'à renforcer le financement du deuxième pilier. 

Un des principaux changements concerne la réduction de la déduction de coordination, ce qui augmentera le salaire cotisant des bas salaires et, par conséquent, accroîtra leur épargne. Actuellement, la déduction de coordination est fixe (CHF 25'725), ce qui désavantage fortement les bas salaires et les temps partiels. La réforme propose de l'ajuster à 20% du salaire AVS, ce qui sera plus équitable et permettra d'augmenter les cotisations des assurés concernés.

« Un des principaux changements concerne la réduction de la déduction de coordination, ce qui augmentera le salaire cotisant des bas salaires et, par conséquent, accroîtra leur épargne. »

Les cotisations d’épargne (bonifications de vieillesse) seront revues. Actuellement fixées à 7%, 10%, 15% et 18% en fonction des classes d’âges, elles passeront à 9%, 9% 14%,14% pour ces mêmes classes d’âge. Ce qui peut être perçu ici comme une baisse pour les plus de 45 ans devrait toutefois être compensée par la modification de la déduction de coordination. 

Le taux de conversion, qui détermine la rente en fonction du capital accumulé, sera réduit de 6,8 % à 6 %. Bien que cela puisse paraître défavorable, cette baisse sera contrebalancée par une augmentation de l’épargne, assurant ainsi une rente équivalente ou même supérieure aux futurs retraités. La réforme prévoit le versement d'un supplément de rente à vie pour la génération transitoire, afin qu'elle puisse continuer à bénéficier des prestations actuelles. Pour pouvoir en profiter, il sera nécessaire d'atteindre l'âge de référence (actuellement de 65 ans) dans les 15 ans suivant l'entrée en vigueur de ladite réforme.