Le secteur de l’assurance privée dresse le bilan d’une année 2024 qui a vu se confirmer la plupart des tendances des années précédentes. «La progression du volume de primes est le reflet de la croissance des coûts, de l’évolution économique, mais aussi, dans une certaine mesure, d’un changement de la compréhension des risques par la société», commente le directeur de l’association Urs Arbter. Dans l’ensemble, cette évolution peut être considérée comme le signe que le secteur de l’assurance est à la hauteur de sa réputation, à savoir être l’un des facteurs de stabilité de l’économie suisse.

Alors que le secteur non-vie enregistre une croissance légèrement supérieure à la moyenne (+3,6%), principalement due au renchérissement des coûts, les assurances maladie et accidents affichent quant à elles une croissance un peu en deçà de cette moyenne (+1,5%). Cela s’explique en premier lieu par la corrélation étroite avec la croissance légèrement plus faible de la masse salariale par rapport aux années précédentes. Avec -1,3 pour cent, l’assurance vie enregistre un léger recul de son volume de primes du fait de la tendance au choix d’institutions semi-autonomes en assurance vie collective. De leur côté, en revanche, les assurances vie individuelles progressent de nouveau doucement. Quant aux affaires de réassurance, aucune prévision précise ne peut être émise pour le moment. L’ASA s’attend toutefois à l’affirmation de la tendance haussière avec un léger affermissement du volume des primes. Hors réassurances, le volume total de primes du secteur de l’assurance s’est apprécié de 0,9 pour cent.

Le secteur non-vie enregistre une croissance légèrement supérieure à la moyenne (+3,6%), principalement due au renchérissement des coûts. L’augmentation des prix des réparations et des pièces détachées a provoqué une hausse du volume de primes en responsabilité civile des véhicules à moteur pour la première fois depuis longtemps. En assurance incendie, dommages naturels et dommages matériels, cette hausse s’explique essentiellement par l’augmentation des sommes d’assurance, même si l’indice du coût de la construction s’est pour la première fois de nouveau inscrit à la baisse. Les volumes de primes ne réagissent qu’avec un temps de retard à ces variations. En assurances de la responsabilité civile professionnelle et générale, des conditions d’assurance plus strictes entraînent une hausse du volume de primes en dépit du ralentissement de l’économie. 

Assurances-maladie complémentaires et assurances-accidents

L’assurance maladie complémentaire affiche une légère augmentation de son portefeuille: le volume de primes s’est apprécié de 1,3 pour cent, sans pour autant que les primes elles-mêmes aient enregistré un relèvement notable. Il en va autrement de l’assurance des indemnités journalières en cas de maladie et de l’assurance-accidents: la croissance plus faible de la masse salariale par rapport aux années précédentes engendre une augmentation du volume de primes un peu inférieure à la moyenne. 

En assurance-vie, les tendances contraires s’affirment: en vie collective, la baisse du volume de primes périodiques reflète la poursuite de la tendance en faveur des institutions semi-autonomes. En assurance-vie individuelle, la croissance se consolide et confirme la tendance positive des dernières années. 

Le marché suisse de la réassurance a connu une croissance de 4 pour cent en 2023. C’est juste au-dessus de la moyenne à long terme de 3 pour cent par an. La volatilité du volume de primes en réassurance s’explique surtout par le fait que le marché est très international et que le volume de primes dépend fortement des rétrocessions internes aux entreprises, qui sont par exemple adaptées en cas de modification des dispositions fiscales.
Aucune extrapolation n’est encore possible pour les 2024.