Urs Berger, Président de l’ASA, Président du conseil d’administration La Mobilière
Monsieur Berger, vous avez été président de l’ASA pendant six ans et étiez auparavant membre de son comité directeur depuis 1996. Quel est votre premier souvenir au sein de l’association d’assurances?
Urs Berger: Lorsque je regarde en arrière, je constate que j’ai commencé à travailler pour l’association avant même d’être marié. (Il rit) Mais j’ai toujours su avec qui j’étais marié.
J’ai commencé en 1982. A l’époque, je rédigeais les comptes-rendus du groupe de travail Dégâts des eaux / bris de glaces. Il n’existe plus aujourd'hui. L’association a beaucoup évolué depuis. Autrefois, le marché de l’assurance n’était pas libéralisé. Les assureurs proposaient les mêmes produits aux mêmes conditions et aux mêmes tarifs. Mon premier mandat officiel au sein de l’association, c’était comme membre de la commission technique des assurances techniques. Là encore, c’était avant la libéralisation du marché. Nous avons infligé des amendes à ceux qui ne respectaient pas les tarifs prescrits. La commission avait également pour mission l’allègement et la simplification des conditions générales d’assurance. Avant que les assureurs n’entrent en concurrence les uns avec les autres, les conditions étaient publiées par l’association, approuvées par l’office fédéral des assurances privée (prédécesseur de la Finma) et étaient obligatoire pour tous les assureurs. Aujourd'hui, tout ceci est impensable avec la loi sur la concurrence.
Qu’est-ce qui vous a intéressé pendant votre mandat de président? Qu’avez-vous trouvé particulièrement difficile?
Urs Berger: J’ai beaucoup apprécié les discussions politiques, je les trouvais passionnantes et intéressantes. J’ai ainsi pu jeter un œil dans les coulisses de la politique et de sa machinerie complexe; c’était une expérience enrichissante que je ne regrette pas. J’ai également énormément apprécié les contacts avec les collègues des autres compagnies d’assurances. Nous sommes concurrents, en fait, et n’avons pas vraiment l’occasion d’échanger en dehors de l’association.
En revanche, j’ai trouvé difficile de motiver sans relâche les collègues sur les thèmes «épineux». Bien souvent, on se concentre sur les sujets intéressants et on laisse de côté ceux qui sont compliqués. C’est compréhensible, mais cela ne contribue pas à faire avancer les choses. Le travail et trouver un terrain d’entente au sein de l’association sont indispensables pour des conditions de concurrence raisonnables. Cela peut être très théorique et de longue haleine.
Qu’est-ce qui va vous manquer?
Urs Berger: Il va me falloir un peu de temps et de distance pour déterminer ce qui va vraiment me manquer. Mais je peux déjà dire aujourd’hui ce qui ne va pas me manquer: le fait d’être sur le devant de la scène. Je suis ravi de faire désormais moins partie du «domaine public».